La RDR, c’est quoi ?

La réduction des risques ou RDR : vous avez déjà entendu ce terme, ou aperçu en soirée un stand distribuant préservatifs, roule-ta-paille et flyers sur des produits ? Si ce n’est pas très clair pour vous, si vous souhaitez l’inclure à votre projet, ou même vous investir davantage, vous trouverez dans cet article une explication de ce qu’est la RDR, ses objectifs et ses principes d’action. 

La politique de réduction des risques est née en France avec l’apparition du VIH dans les années 1980. Les usagers de drogue par voie injectable étaient fortement touchés à cause du partage des seringues. Le programme consistait donc d’abord, pour l’essentiel, à faciliter l’accès aux seringues stériles, au dépistage et aux soins. La stratégie repose sur le constat que les usagers de drogues peuvent modifier leurs pratiques si on leur en donne la possibilité. C’est une démarche de santé communautaire maintenant reconnue et soutenue par les pouvoirs publics : elle veut permettre à chaque personne d’être acteur de sa santé en mobilisant ses ressources personnelles.

Aujourd’hui, la réduction des risques continue et étend son action en développant de nouveaux outils et dispositifs, notamment au sein du milieu festif.

Pour comprendre ce qu’est la démarche de la RDR et savoir dans quelle mesure et comment l’intégrer à votre événement, voici sur quelles valeurs et principes d’action communs elle se base :

  • D’abord, il faut bien prendre conscience que la RDR n’est pas incitatrice : c’est une idée qui freine encore certaines personnes et organisateurs qui ne connaissent visiblement pas bien cette démarche. En effet, elle vise à informer les usagers : la RDR n’encourage ni ne décourage la consommation de drogues, mais elle cherche à ne pas la banaliser. 
  • La bientraitance et bienveillance envers les usagers est au centre de cette approche ; il est donc évidemment nécessaire de n’émettre aucun jugement moral, peut importe les pratiques, et de respecter les choix et décisions de la personne sans la marginaliser. 
  • La RDR se construit avec les consommateurs, en allant vers eux, dans une approche de proximité. Elle doit favoriser leur participation, encourager les prises de responsabilité, et reconnaître leur savoir d’expérience. 
  • La confidentialité et l’anonymat des usagers sont indispensables !

 

Quelles sont les actions actuelles de réduction des risques ?

  • La diffusion d’informations et de messages de prévention : les “bonnes pratiques”
  • La mise à disposition de matériel et d’outils stériles et à usage unique utilisés pour la consommation
  • Les interventions : en milieu festif, en milieu carcéral, dans la rue et les squats 
  • La médiation sociale 
  • La veille sanitaire, qui documente la composition et les dangers des produits qui circulent, par collecte et analyse 

 

Les profils des professionnels et bénévoles de la RDR qui interviennent en milieu festif sont multiples ; addictologues, psychologues, médiateurs santé, acteurs du mouvement festif… Ils composent des structures variées, qu’il s’agisse des associations, des centres d’accueil (CAARUD), des centres de soins spécialisés en addictologie (CSAPA), d’organismes de préventions, ou d’associations d’urgence médicalisée (protection civile, SMUR, SAMU, pompiers), ils constituent autant d’approches diverses qui se recroisent et s’enrichissent mutuellement. 

Et du point de vue de la loi ?

La RDR en milieu festif est un droit, c’est une démarche inscrite dans la loi. Il n’y a donc aucun problème légal à faire intervenir la réduction des risques sur un événement, telle qu’établie par le code de la santé publique. Aucune accusation d’incitation à la consommation parce que vous faites de la RDR dans vos événements ne tiendra devant un juge. 

L’analyse de drogue est entrée dans la loi de santé publique en 2016. Cependant, les techniques d’analyse sont en constante évolution, pas toujours facilement accessibles et ne sont pas toutes autorisées dans le cadre d’un événement. Selon les associations que vous contactez et les événements que vous produisez, un dispositif d’analyse peut être mis en place ; dans ce cas, l’anonymat de l’usager qui vient faire tester son produit et la reconnaissance légale de l’intervenant en RDR qui le testera vous permet, en tant qu’organisateur, de ne pas être mis en cause aux yeux de la loi.

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