Définition de la RDR

La réduction des risques (RDR) est une stratégie de santé qui est aujourd’hui reconnue et soutenue par les pouvoirs publics.

Selon le code de la santé publique – article L3411-8 -, la politique de réduction des risques et des dommages en direction des personnes usagères de drogue vise à prévenir les dommages sanitaires, psychologiques et sociaux, la transmission des infections et la mortalité par surdose liés à la consommation de substances psychoactives ou classées comme stupéfiants.

Au-delà de cette définition légale, la RDR a plusieurs facettes suivant les domaines et les circonstances où on la met en œuvre.

Du fait de son histoire on inclut naturellement dans la RDR les risques liés aux pratiques sexuelles. Dans le monde de la fête, on vient y ajouter les risques qu’implique le son et ceux liés à la sécurité routière.

 

Pour bien comprendre ce qu’est la RDR, il faut en connaître les origines. La réduction des risques a une histoire marquée par celle des politiques publiques en matière de stupéfiants et par l’épidémie de VIH/SIDA.

petite histoire de la rdr

1970

Loi relative à la toxicomanie, au trafic et à l’usage de substances

Le gouvernement mise sur le “tout répressif” pour lutter contre les addictions.

1970

1972

Suppression de la vente libre de seringues

On considère qu’aider une personne consommant des drogues illicites, c’est encourager la toxicomanie et le trafic.

1972

1982

Création de la MILDT

Devenue MILDECA depuis, cette mission interministerielle de lutte contre la drogue et de la toxicomanie anime et coordonne l’action du gouvernement en matière de lutte des drogues et conduites addictives.

1982

Deuxième moitié des années 80

Expérimentations par les ONG

Des ONG telles que Médecins du Monde, expérimentent, dans le contexte de l’épidémie de VIH / SIDA, l’accompagnement des usagers et des usagères de drogues en matière de risques sanitaires. Réduire les risques de contamination en cas d’injection ou en cas de rapport sexuel est un moyen d’éviter la contamination.

Deuxième moitié des années 80

1987

Décret Barzach

Ce décret réautorise la vente libre de seringues. Les pouvoirs publics commencent à se faire l’écho des initiatives prises par les associations.

1987

1995

Autorisation de la vente de produits de substitution

Le Subutex et la Méthadone sont autorisés à la vente.

1995

2005

Mise en place de centres d’accueil et d’accompagnement

2005

2016

Entrée de la RDR dans le code de la Santé Publique

On autorise la mise en place de salles de consommation à moindre risque et de programmes d’éducation à l’injection.

2016

Il s’agit, sans jugement, sans questionner la pratique elle-même, de réduire les risques liés à la consommation de produits psychoactifs, aux pratiques sexuelles et à l’écoute de musique. La démarche est donc une démarche d’accompagnement et de bienveillance. La clé de la démarche est, loin de tout jugement sur leur consommation, la bienveillance à l’égard des personnes usagères. La RDR est inscrite dans le code de la Santé Publique et soutenue par la puissance publique. 

La RDR a tout son sens lors de rassemblements festifs et culturels. 

La foule, l’euphorie, les rencontres, les produits consommés et le volume sonore sont autant de facteurs de risques pour la santé des personnes participant à la fête.

La rdr en pratique

Concrètement, mettre en œuvre une politique de réduction des risques aujourd’hui c’est principalement :

  • Proposer des outils et de l’information pour promouvoir la santé sexuelle, la sécurité routière et les bonnes pratiques en matière d’audition,
  • Mettre à disposition des matériel et des outils « safe » utilisés pour la consommation,
  • Échanger avec les personnes qui consomment des produits et, quand c’est nécessaire, les réorienter vers des structures spécialisées,
  • Parfois assurer l’analyse ou la collecte de produits afin d’informer le public et les réseaux de veille sanitaire,
  • Assurer la réassurance des personnes qui sont en difficulté,
  • Travailler en coordination avec les secours pour la prise en charge des victimes usagères.

Ce qu'il ne faut pas oublier

Retour en haut