Devenir acteur de la RDR dans votre événement

Connaître votre public, les risques qu’il est susceptible d’encourir au sein de votre espace festif, et lui proposer des solutions et dispositifs adaptés pour les réduire sera valorisant pour vous et pour votre événement.

Devenir acteur de la RDR, ça veut dire quoi ?

Décider de devenir un acteur de la réduction des risques, c’est s’inscrire dans une démarche communautaire : cela implique une certaine responsabilité, mais également un engagement de votre part en faveur de votre public. Cela signifie que votre objectif sera d’accompagner votre public dans le développement d’une attitude positive vis-à-vis de sa santé, de s’informer, d’informer, de se former.

 

Vous aurez donc besoin de connaître votre public, de définir ses pratiques à risques, ses besoins, ses attentes, et d’y répondre de la manière la plus adaptée possible.

Se former

Si vous souhaitez vous impliquer dans les actions de réduction des risques pour vos fêtes, c’est la première étape !

Certaines structures de RDR proposent diverses formations, payantes ou gratuites, d’une demi-journée ou sur plusieurs jours, qui vous donneront des connaissances et des compétences dans plusieurs domaines : premiers secours, RDR en milieu festif, réassurance, sécurité routière… Ces formations peuvent être spécifiquement adressées aux organisateurs d’événements festifs, et sont proposées par des professionnels de la RDR et de l’intervention en milieu festif, et parfois des intervenants extérieurs (psychologues, addictologue…).

L’objectif est de former des organisateurs afin de construire une intelligence collective face aux usages de substances psychoactives, licites ou illicites, de diffuser les pratiques de réduction des risques et les lieux associés, afin d’étendre le réseau et de pouvoir orienter des personnes en recherche d’aide ou de réponses.

Il est essentiel d’avoir plusieurs personnes de votre équipe formées, menées par un responsable du pôle RDR pour que tout fonctionne au mieux, et que quelqu’un soit apte à réagir rapidement et à prendre les décisions en cas de problème.

Les structures proposant ce type de formation sont référencées sur la carte.

Quelles actions possibles ?

La préparation en amont est essentielle. Il est nécessaire de penser à la constitution de l’équipe en charge de la RDR, au choix du matériel, aux horaires d’intervention et à la composition du dispositif qui peut varier en fonction de la nature et de la taille de l’événement. Ces questions peuvent se réfléchir en concertation avec une structure de RDR.

Il existe plusieurs niveaux et types d’actions que vous pouvez mettre en place :

  1. Faire une table d’information, avec des flyers et du matériel de base sans présence physique.
  2. Installer un chill-out (qui peut d’ailleurs abriter la table d’infos) : il doit être un espace confortable d’échange et de convivialité, avec un éclairage doux et si vous le souhaitez de la musique calme et une déco apaisante. Il peut vite devenir un lieu de refuge, assurez-vous d’y passer régulièrement pour s’assurer que tous les gens qui y sont vont bien.
  3. Monter un stand avec une équipe de permanence qui sera en charge des missions de RDR :
    • l’information sur les produits et leur mode de consommation, et les risques associés
    • la mise à disposition de matériel et de documents appropriés au public et au lieu, et l’accompagnement vers ces éléments
    • l’assistance aux personnes : réassurance et écoute active
    • l’information et l’orientation vers d’autres dispositifs d’aide : associations communautaires, CAARUD, ou premiers secours.
  4. Faire des maraudes régulières sur votre site, notamment dans les endroits reculés et mal éclairés (parking, camping…).
  5. Intégrer la RDR à votre communication sur les réseaux.

Le matériel

Les outils permettent de réduire le risque de transmissions virales, d’infections bactériennes ainsi que d’autres risques pour la santé des usagers ; mais c’est également un moyen efficace de diffuser des informations valides sur les risques associés à la consommation, ce qui peut permettre aux usagers d’interroger leurs pratiques, et de les modifier ou de réduire la consommation en conséquence.

Bien sûr, même si nous vous donnons ici une liste complète, il n’est pas forcément nécessaire de se procurer la totalité de ces éléments ; encore une fois, cela dépendra de votre événement et de votre public.

Ils peuvent être accessibles dans les CSAPA et CAARUD, parfois également par voie postale, mais aussi dans les pharmacies. Retrouvez ici la carte des structures de RDR, vous avez la possibilité de les filtrer pour afficher celles proposant ce matériel à disposition des organisateurs.

Ces outils sont répartis en 5 catégories :

  • outils liés à la prise d’alcool : éthylotests jetablesréglettes d’alcoolémie. Vous pouvez trouver des éthylotests dans les centres de prévention routière, gratuitement ou à moindre coût. Les réglettes permettent d’estimer le temps d’élimination de l’alcool nécessaire pour pouvoir conduire.
  • outils liés aux pratiques sexuelles : préservatifs internes et externes et gel intime.
  • outils liés aux risques auditifs : bouchons d’oreille et casques auditifs. Vous êtes dans l’obligation, si vous diffusez de la musique amplifiée, de fournir ce type de matériel à votre public. Vous pouvez vous en procurer sur le site d’Agison.
  • outils informatifs : brochures, flyers…
  • outils liés à la consommation de drogues :
    • roule-ta-paille:  ce sont des carnets de paille en papier à usage unique, pour le sniff. Ils permettent de ne pas réutiliser et de ne pas partager sa paille et donc d’éviter les transmissions du virus de l’hépatite C. Ils ne sont pas coupants et ne provoquent pas de lésions nasales, contrairement aux pailles en plastique. Le plus souvent, ils contiennent des conseils sur la pratique de consommation à moindre risque.
    • sérum physiologique: sous forme de dosettes en plastique. Le sérum phy permet de se rincer le nez avant et après le sniff.

 

Ensuite viennent les outils plus spécifiques, correspondant à des pratiques un peu moins répandues : les kits d’inhalation (ou kit base), conçu pour les consommation de cocaïne basée ou crack, les feuilles d’aluminium utilisées pour l’inhalation, et enfin les kits d’injection ou stéribase, pour les usagers qui pratiquent l’injection.

Essayez de rendre votre espace de réduction des risques le plus accueillant et chaleureux possible ! Vous pouvez y ajouter des affiches de prévention sur divers sujets : de nombreuses campagnes de sensibilisation sont lancées régulièrement, et offrent des documents téléchargeables et imprimables, ainsi que des ateliers à construire autour de ces thèmes.

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