Santé sexuelle et consentement

La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, sans risques, et libres de toute coercition, discrimination ou violence. Cette notion prend toute son importance au sein du milieu festif, où on peut constater des prises de risques et comportements inappropriés de manière courante.
 

Les relations sociales et sexuelles, dans une fête, peuvent engendrer des risques, en termes de santé comme en termes de violences sexistes et morales. C’est un sujet qu’il va vous falloir aborder ; dans un contexte festif, au sein d’une foule où l’interaction avec l’alcool intervient, il devient nécessaire d’en faire une des priorités pour la sécurité de toutes et tous. Quelles politiques mettre en place pour réduire ces risques, et avec quels outils ?

Mise à disposition du matériel de prévention

Bien qu’aujourd’hui, la prévention sur les dangers d’une relation sexuelle non protégée fasse partie de notre quotidien, le risque en soirée est … d’oublier les risques ! La première mesure que vous pouvez prendre est de mettre à disposition du public, sur votre événement, des préservatifs et du lubrifiant. Vous pouvez les disposer sur la table d’information si vous en avez une, mais aussi aux toilettes, et à tous les points centraux de votre site.
Il existe aussi de nombreuses affiches de prévention et brochures informatives sur les IST et les différentes pratiques sexuelles à risque que vous pouvez vous procurer via les organismes de prévention et de réduction des risques, ou en ligne.

Violences et harcèlement

Le harcèlement sexuel en milieu festif, notamment dans les festivals, est un réel problème, abordé depuis quelques années seulement. Plus d’une femme sur deux se sent en insécurité si elle se retrouve seule dans un établissement festif, et plus d’une femme sur deux (contre 10% d’hommes) témoigne avoir déjà été victime de violences sexuelles dans ces mêmes lieux. Ces pourcentages démontrent à quel point ces violences sont fréquentes.
Les notions de consentement et de respect peuvent devenir floues dans ces espaces festifs où l’interaction avec l’alcool ou d’autres produits entrent en jeu. Clarifier ce qu’est le consentement, toujours légitime et indispensable, de manière contextualisée dans ces lieux semble donc nécessaire pour déterminer ce qui différencie les interactions classiques des violences inacceptables.

Votre rôle tient en trois points: la formation, la sensibilisation et la communication.

  • Se former, c’est aussi s’informer, sur les études et les chiffres concernant les violences sexistes dans ce milieu, mais également sur les dispositifs, associations et organismes existants qui créent de nouveaux moyens et formations pour lutter contre ces violences et sensibiliser le public.
  • Une fois que vous aurez pris en main ces problématiques et les solutions existantes, vous serez à même de mener des actions de sensibilisation destinées à votre public et de manière générale à l’ensemble de votre équipe et des intervenants.
  • Il est tout aussi important de communiquer sur les actions que vous menez et de faire valoir cette implication, afin que l’ensemble des personnes reliées à votre événement soient conscientes de votre engagement et puissent se sentir en confiance.

Selon un sondage réalisé par l’association Consentis, 89% des personnes sont en attente de mesures prises par les organisateurs et organisatrices d’événements festifs pour lutter contre ces violences.

Voici quelques dispositions que vous avez la possibilité de mettre en place assez facilement :

  • Sur votre site, essayez de ne laisser aucune zone sombre en retrait, notamment au niveau du parking, des sanitaires etc. ; pensez à l’éclairage et à la disposition des éléments de manière à ce que tout soit ouvert et visible un maximum.
  • Les équipes de sécurité auxquelles vous faites appel doivent également être à même de réagir de la bonne manière en cas de violences physiques ou morales (ce qui n’est pas toujours le cas) ; repérer les comportements agressifs, ne pas les excuser, et intervenir en faveur des victimes (et non des agresseurs). Une réunion ou une formation sur ce sujet peut être envisagée.
  • Vous pouvez aussi créer un point d’accueil, géré par une ou plusieurs personnes formées à l’accompagnement et au dialogue avec les personnes sur ces sujets.
  • Il est également possible de mettre en place une hotline durant la durée de l’événement, où un interlocuteur formé sera disponible et à l’écoute de toute personne qui en aurait besoin et qui se retrouverait confronté à un problème sur ce sujet.

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